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Franz-Olivier Giesbert, le journalisme sans foi ni loi

Directeur du « Point », chroniqueur politique, animateur d’émissions culturelles, auteur de romans et d’essais… FOG occupe une place à part dans le paysage médiatique français. En juillet 2012, Marion van Renterghem l’avait rencontré.

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Publié le 06 juillet 2012 à 11h55, modifié le 24 novembre 2016 à 16h18

Temps de Lecture 65 min.

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Franz-Olivier Giesbert.

Au commencement, un nom de brouillard. FOG : trois initiales qui cachent un prénom double et une bête étrange, née d’une philosophe normande et d’un peintre germano-américain débarqué sur une plage de Normandie, un certain 6 juin 1944, pour bouter les nazis hors de France. FOG : le produit compliqué de cette mère adorée et de ce père haï, miraculé de l’enfer d’Omaha Beach et qui fera payer à ses proches d’avoir survécu, hanté à jamais par la mer remplie de sang et de vomi, de corps sans têtes, de morceaux d’humains et de copains criant à l’aide, accrochés à leur tripaille. Franz-Olivier Giesbert, ce Rastignac monté un jour de sa province normande pour devenir grand manitou de l’élite parisienne, vient du bourbier et de la violence.

Il en a peut-être tiré son air de diable. Une gueule à la Jack Nicholson, un œil un peu plus fermé que l’autre, la tignasse romantique et ce très grand front qui part vers le haut, comme les caricatures de Victor Hugo dans les journaux satiriques de son siècle. Il s’avance dans la comédie humaine de cet œil torve et complice, cynique et candide, connivent et traître, affectif et assassin, impitoyable et écorché vif, chroniqueur agité de la vie politique. Vus par lui, nos dirigeants semblent sortis d’une fresque balzacienne à laquelle il prend part, sans pitié pour lui-même.

Faire et défaire les rois

Le pouvoir, il se vautre dedans pour l’observer. Il le désire pour le trahir et le raconter. Il tient tous les piliers du système médiatico-politico-littéraire, entre la direction du Point, son invasion des plateaux de télévision, ses émissions culturelles télévisées, ses livres politiques, ses livres d’écrivain, la présidence du jury du prix Renaudot, où il fait et défait les rois avec JMG Le Clézio. Jadis, Franz avait envisagé de louer avec un copain une garçonnière pour y recevoir des amoureuses de passage. Il a renoncé : « Finalement, a-t-il dit, ce truc ne m’intéresse pas. Moi, je baise avec le pouvoir. »

Il cancane au moins une fois par semaine avec l’homme d’affaires et conseiller des princes Alain Minc, son meilleur ami et ami de certains de ses ennemis, auquel il dédicace tous ses livres en l’appelant « Mon frère ». Tous deux jouent à la société secrète balzacienne de l’Histoire des Treize, se racontent tout, chassent en meute, décident de pousser sur le trône tel homme politique dont ils s’entichent, avec une efficacité relative : ils avaient voulu faire premier ministre, jadis, le socialiste Michel Delebarre. Avec ses « potes » journalistes Laurent Joffrin et Jean-François Kahn, le patron du grand hebdo de centre droit se gausse d’avoir concocté des plans « pour faire élire Hollande ». Comme toujours, il commence maintenant à l’avoir dans le viseur. « Fini de rire », titrait Le Point dès l’investiture du président.

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