Appel à projets de recherche

L'appel à projets de recherche

Mis à jour le 18/10/2023

Au travers de partenariats avec des chercheurs ou des structures de recherche, la MSA contribue à la production de connaissances au bénéfice de ses assurés, dans les domaines de la santé, de la prévention et de la protection sociale en générale. Elle s’appuie pour cela sur ses forces : son guichet unique pour toutes les prestations sociales, un ancrage important dans les territoires ruraux et une connaissance du milieu agricole au plus près du terrain.
Afin d’amplifier cette dynamique, la MSA lance, chaque année, un appel à projets pour contribuer au financement de travaux de recherche dans des domaines prioritaires, correspondant à son projet stratégique pour les cinq prochaines années.

2/ Les lauréats de l'appel à projets de recherche 2023

 

Pour l’édition 2023 de l’Appel à projets de recherche, le Conseil scientifique et le Conseil d’orientation scientifique ont retenu 5 projets.

 

Rappel des axes de l'AAP 2022

Axe 1 : Compréhension multifactorielle des métiers agricoles dans le cadre de la santé mentale : analyses et préventions des situations à risque et facilitations des éléments protecteurs

Axe 2 : Analyses et perspectives de l’organisation des professionnels de santé sur les territoires ruraux

Axe 3 : Production agricole, alimentation et développement durable : perspectives qualitatives et sécuritaires pour la population

Axe 4 : Les déterminants de l’attractivité des emplois agricoles : recruter et fidéliser les salariés et les associés, favoriser les transmissions des exploitations et les installations

Axe 5 : Enjeux énergétiques et financiers : quelles conséquences sur la protection sociale agricole ?

Axe 6 : Détermination, validation, études de biomarqueurs d’exposition aux produits phytopharmaceutiques pour une politique de prévention des risques en santé.

 

CAGRIMENT

« Favoriser le développement de la Capacité d’AGir des agRIculteurs pour améliorer leur santé MENTale »

Axe 1 - Compréhension multifactorielle des métiers agricoles dans le cadre de la santé mentale : analyses et préventions des situations à risque et facilitations des éléments protecteurs

Porteur du projet : Abdou Omorou, Adaptation, mesure et évaluation en santé. Approches interdisciplinaires (APEMAC), Université de Lorraine.

« Ce projet consiste en une démarche de santé publique visant la promotion de la santé mentale des agriculteurs. »

Les agriculteurs représentent une population particulièrement exposée au risque de développer des problèmes de santé mentale. Ce constat peut être la conséquence d’une multitude de déterminants (e.g., aléas climatiques, contexte sanitaire, surcharge de travail, difficultés financières, isolement). Une connaissance fine de ces déterminants chez des agriculteurs français n’est pas disponible à ce jour, et nécessite d’être investiguée afin d’identifier les leviers pouvant être mobilisés dans une action de santé publique. L’objectif de ce projet est ainsi d’appliquer la démarche de santé publique (diagnostic, identification des déterminants et des leviers, co-construction d’actions) dans une perspective de promotion de la santé mentale des agriculteurs. Le projet consistera en une étude épidémiologique observationnelle longitudinale mixte (méthodes quantitatives et qualitatives) incluant des agriculteurs de la région Grand-Est et suivis pendant une année. Des auto-questionnaires seront utilisés pour mesurer la santé mentale des agriculteurs, leurs difficultés, le contrôle des évènements de la vie, la connaissance et l’utilisation des dispositifs existants pour améliorer/prévenir leur santé mentale et les caractéristiques des agriculteurs (volet quantitatif). Des entretiens semi-directifs seront réalisés auprès d’agriculteurs et d’associations sur la valeur que les agriculteurs attribuent à la santé mentale, leurs difficultés et les stratégies mises en place pour prévenir/améliorer leur santé mentale (e.g., ressources internes et externes) (volet qualitatif). Les actions proposées dans ce projet pourraient s’articuler avec des dispositifs existants proposés par la Mutualité Sociale Agricole, et devraient permettre aux agriculteurs d’avoir un plus grand contrôle sur les décisions et actions affectant leur santé mentale afin d’en être acteur et de l’améliorer durablement.

 

OCTASAM
« Organisation Collective du Travail Agricole et SAnté Mentale »

Axe 1 - Compréhension multifactorielle des métiers agricoles dans le cadre de la santé mentale : analyses et préventions des situations à risque et facilitations des éléments protecteurs

Porteur du projet : Mikaël Akimowicz, Laboratoire d’Etude et de Recherche sur l’Economie, les Politiques et les Systèmes sociaux (LEREPS), Université de Toulouse.

« Une organisation collective du travail agricole peut contribuer à réduire la vulnérabilité des agriculteurs aux facteurs de risque qui affectent leur santé mentale. »

La santé mentale des agriculteurs et salariés agricoles est aujourd’hui un enjeu critique pour la construction de la souveraineté alimentaire des territoires. Alors que la connaissance des causes de la dégradation de santé mentale des agriculteurs se stabilise, le projet OCTASAM explore l’impact de l’organisation collective du travail agricole sur la santé mentale des agriculteurs et des salariés agricoles. L’équipe pluridisciplinaire, composée d’un économiste, d’un gestionnaire et de deux chercheurs en psychologie, propose de comparer l’impact sur la santé mentale des agriculteurs et des salariés agricoles de trois organisations collectives du travail – les collectifs agricoles, les réseaux informels, les agriculteurs coopérateurs – avec une organisation plus traditionnelle en exploitation individuelle sans insertion particulière dans un réseau de pairs. Le cadre conceptuel pluridisciplinaire est centré sur le concept de reconnaissance. Il propose d’identifier les ressources (im-)matérielles mises à disposition des agriculteurs et des salariés agricoles au sein des quatre formes d’organisation du travail et de leurs impacts sur la santé mentale. Cette analyse pilote sera l’occasion d’évaluer le dispositif Aide au répit de la MSA. Les résultats permettront, si besoin, d’ajuster les dispositifs de soutien aux agriculteurs et, éventuellement, de repenser les politiques d’installation. La co-construction des productions du projet, telles que des fiches synthèses, est destinée à faciliter le partage des résultats avec les acteurs socio-économiques. Outre les résultats immédiats du projet, ce pilote a pour objectif de monter une thèse en 2024 ainsi que des collaborations internationales avec le Canada et/ou l’Inde où les enjeux de santé mentale sont également préoccupants.


P-PLURIVER
« Pratiques Pluriprofessionnelles de santé et Interventions sur les modes de Vie dans les Espaces Ruraux. »

Axe 2 - Analyses et perspectives de l’organisation des professionnels de santé sur les territoires ruraux

Porteur du projet : Flavien Bouttet, Adaptation, mesure et évaluation en santé. Approches interdisciplinaires (APEMAC), Université de Lorraine.

« Le projet vise à saisir comment les professionnels de la prévention secondaire et tertiaire s’organisent et interviennent dans la construction des programmes, des parcours de soins et dans l’accompagnement des patients malades chroniques selon la spécificité des mondes ruraux investigués. »

L’objectif du projet est de proposer une enquête à propos des conditions d’une pluriprofessionnalité en milieu rural dans l’organisation des pratiques de prévention secondaire et tertiaire. D’abord, il s’agit d’étudier les dynamiques de structuration des dispositifs et de la coopération pluriprofessionnelle en milieu rural. Nous étudierons comment des acteurs et leurs soutiens appréhendent la pluralité et la diversification des dispositifs actuels. Dans un second temps, il s’agit d’interroger les logiques concrètes de coopération interprofessionnelle. Nous interrogerons comment se construit et se formalise de façon officielle et plus officieuse l’accompagnement pluriprofessionnel des populations malades chroniques en milieu rural en observant l’organisation, mais aussi le travail d’accompagnement des différents professionnels. À ce niveau, certains métiers de la prévention secondaire et tertiaire pourront être particulièrement étudiés (infirmières Asalée, infirmières en pratiques avancées, kinésithérapeutes, enseignants en APA). Il est donc aussi question d’étudier la reconnaissance des différents professionnels au sein de l’action publique et des dispositifs de prévention. Le projet prend appui sur un travail mené depuis 2019 autour de la prescription d’activité physique et qui est venu interroger de façon plus vaste l’organisation de la prévention en santé et le poids des dynamiques spatiales dans cette organisation.

 

SANTE-RURALITE
« S’installer et travailler dans un « désert médical ». Initiatives locales, qualité de vie et conditions de travail en structures d’exercice coordonné en région Auvergne-Rhône-Alpes »

Axe 2 - Analyses et perspectives de l’organisation des professionnels de santé sur les territoires ruraux

Porteur du projet : Pascal Pochet, LAET Laboratoire Aménagement Economie Transports, ENTPE.

« Le projet Santé-Ruralité propose d’étudier les enjeux du choix de l’installation des soignants dans les « déserts médicaux » et de l’influence des structures d’exercice coordonné sur la qualité de vie, les conditions de travail et sur la mobilité quotidienne des soignants. »

Le projet scientifique « Santé-Ruralité. S’installer et travailler dans un « désert médical ». Initiatives locales, qualité de vie et conditions de travail en structures d’exercice coordonné en région Auvergne-Rhône-Alpes » est porté par le laboratoire LAET (ENTPE, Université de Lyon, CNRS). Il propose d’étudier les enjeux du choix de l’installation des soignants dans les « déserts médicaux » et de l’influence de l’exercice coordonné, telles que les Centres de santé (CDS), les Equipes de soins primaires (ESP) ou les Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sur la qualité de vie au travail et sur la mobilité quotidienne des soignants. Il développe une approche pluridisciplinaire (anthropologie, aménagement, géographie, santé au travail), en collaboration avec les acteurs institutionnels insérés dans ces territoires (en partenariat avec les caisses MSA Auvergne, MSA Ardèche-Drôme-Loire et l’ANACT). Une méthodologie mixte articulant données quantitatives et qualitatives est élaborée pour répondre aux questions de recherche du projet : études de cas de structures d’exercice coordonné, entretiens semi-directifs et diffusion de questionnaires auprès des soignants de l’AURA. Ce projet s’inscrit dans une perspective opérationnelle proposant des problématiques de recherche qui intéressent fortement les acteurs et les professionnels de santé, qui plus est dans le contexte actuel de la crise de la démographie médicale. Un nouvel éclairage est proposé sur la question des choix d’installation en « désert médical » des professionnels de santé et de leur qualité de vie au travail au sein de structures d’exercice coordonné. Ces sujets sont peu investis actuellement par la recherche, du point de vue des conséquences de ces organisations professionnelles sur les mobilités quotidiennes, la qualité de vie au travail et la santé au travail, et par répercussion sur l’offre et l’accès aux soins dans les territoires.


TRAVERSER
TRAVail en élevage, Épreuves et Ressources face à la SÉcheresse en Région Bourgogne-Franche Comté

Axe 1 - Compréhension multifactorielle des métiers agricoles dans le cadre de la santé mentale : analyses et préventions des situations à risque et facilitations des éléments protecteurs

Porteuses du projet : Sandrine Petit & Marie-Hélène Vergote, laboratoire CESAER, INRAE.

« Comprendre et mettre en commun l’épreuve multidimensionnelle que représente le changement climatique (les sécheresses en particulier) et ses impacts sur le travail et la santé mentale des éleveurs de bovins en filières lait et viande en Bourgogne-Franche-Comté. »

En Bourgogne-Franche-Comté, les éleveurs ont subi des sécheresses successives, manifestations du changement climatique. Les dernières, en 2020 et 2022, les ont particulièrement éprouvés. Elles ont eu des impacts sur le travail, le troupeau et l’économie de la ferme. En 2021, une enquête menée en Saône-et-Loire, en élevage bovin allaitant, a révélé la détresse et la perte de perspectives dans le travail, même pour de jeunes éleveurs. Le projet TRAVERSER vise à mieux comprendre la situation des éleveurs de bovins spécialisés viande ou lait en contexte de changement climatique en explorant les impacts sur le travail effectif et vécu, c'est-à-dire en termes de charges physique et mentale, d’altération du sens du métier et des horizons et in fine de santé et bien-être au travail. Un premier volet consistera à caractériser les sécheresses à l’échelle régionale avec des indicateurs pédoclimatiques puis à enrichir cette caractérisation en y associant le vécu des éleveurs. Un second volet traitera l’hypothèse que le changement climatique remet en cause le travail d’élevage et précarise l’activité des éleveurs. Dans une démarche de recherche pour et avec les éleveurs, avec les acteurs de l’élevage et de la santé en milieu agricole, nous travaillerons à identifier des éléments protecteurs (savoirs professionnels, démarches d’atténuation et filières, ateliers d’exploration). Enfin, nous chercherons à vérifier nos hypothèses en termes de facteurs de risques pour la santé et d’éléments de protection en adressant un questionnaire à l’ensemble des éleveurs bovins laitiers conventionnels et AOP de la Franche-Comté et bovins viande en Bourgogne.