Sexe et handicap : le dialogue bloqué

Face aux associations qui ont lancé un appel à la création du métier d’aidant sexuel pour handicapés, les féministes crient à la prostitution.
Le Républicain Lorrain - 22 sept. 2011 à 05:00 - Temps de lecture :
 | 
En 2007 à Strasbourg, des handicapés participent à un colloque sur l‘accompagnement sexuel des personnes invalides.  Photo AFP
En 2007 à Strasbourg, des handicapés participent à un colloque sur l‘accompagnement sexuel des personnes invalides. Photo AFP

• POUR : la sexualité est un droit, clament l’Association des paralysés de France (APF) et l’association CH (s) OSE dans une tribune parue la semaine dernière dans la presse. Elles souhaitent la création du métier d’« assistant, homme ou femme, qui aurait pour rôle de répondre à un besoin d’apprentissage et de découverte de l’intimité, mais aussi de prodiguer, dans le respect, une attention sensuelle, érotique et-ou sexuelle ». Appel signé par le philosophe Pascal Bruckner, l’ancienne star du X Brigitte Lahaie ou le comédien François Cluzet. L’UMP Jean-François Chossy, qui doit remettre « fin octobre » un rapport sur le handicap dans la société, explique : « Dans les établissements, les professionnels sont confrontés à des demandes et ne savent pas quoi faire » : il faudrait leur donner des réponses « officielles, légales, en tout cas utilisables ».

• CONTRE : en début d’année, la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot a assimilé les aidants sexuels à « de la prostitution ». Même levée de boucliers pour les associations féministes comme Handicap, sexualité, dignité, qui craint que « les femmes, une nouvelle fois, soient les premières à payer le prix » d’un statut d’assistant sexuel. De plus, ce dispositif « ne ferait que renvoyer les personnes lourdement handicapées dans un ghetto et les y oublier en toute conscience », défend ce collectif dans une tribune publiée hier, cosignée par la philosophe Sylviane Agacinski, le mouvement Osez le féminisme !, le Nid (défense des personnes prostituées).

Une proposition de loi pourrait voir le jour en novembre.