Un tribunal de Rotterdam, aux Pays-Bas, a estimé que la ville avait respecté les procédures lors du licenciement de Tariq Ramadan, philosophe et islamologue. Chargé de conseiller les autorités municipales, de "stimuler" le débat sur l'intégration et de faciliter les contacts avec les milieux musulmans, M. Ramadan avait vu son contrat rompu en août 2009. Les autorités municipales lui reprochaient sa collaboration avec la station Press TV, réputée proche du régime iranien.
M. Ramadan contestait son licenciement et exigeait un dédommagement total de 85 000 euros, estimant que son honneur et sa réputation avaient été mis en cause. La juge lui a donné tort et l'a condamné à régler les frais du procès, soit quelque 3600 euros. Le tribunal a jugé que la ville avait le droit d'invoquer "l'agitation sociale" résultant de cette affaire et qu'elle n'avait tenu aucun propos offensant à l'égard du professeur. Le juge a encore relevé qua M. Ramadan avait, dans une tribune parue dans la presse, défendu son choix de travailler pour Press TV.
Le rôle de M. Ramadam à Rotterdam – où il disposait également d'une chaire consacrée à la citoyenneté et l'identité, à l'université Erasmus – a suscité diverses polémiques. En 2008, un journal avait révélé qu'il avait assimilé l'homosexualité à un "déséquilibre". Aux femmes, il conseillait "la sobriété" et conseillait de "garder toujours les yeux fixés sur le bitume". L'affaire – contestée par l'intéressé et certains de ses partisans - avait provoqué une crise au sein de la municipalité, le parti libéral VVD décidant de rompre l'accord de majorité.
Par la suite, les résultats concrets de l'action de M. Ramadan avaient été contestés et le montant de ses émoluments (27 500 euros par an) jugés excessifs.
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