À Cannes, les pieds-noirs vont manifester contre "Hors la loi"

Par Christophe Ono-dit-Biot et François-Guillaume Lorrain

Hors la loi, le film de Rachid Bouchareb - largement financé par la France - traite des massacres de Sétif du 8 mai 1945 qui ont déclenché l'insurrection indépendantiste en Algérie © IP3 PRESS/MAXPPP
Hors la loi, le film de Rachid Bouchareb - largement financé par la France - traite des massacres de Sétif du 8 mai 1945 qui ont déclenché l'insurrection indépendantiste en Algérie © IP3 PRESS/MAXPPP

Temps de lecture : 1 min

Vendredi 21 mai, à 10 h 30, en marge de la projection du film de Rachid Bouchareb, Hors la loi, un dépôt de gerbes exceptionnel sera organisé devant le monument aux morts de l'hôtel de ville de Cannes. Il aura lieu en présence de Bernard Brochand, maire de Cannes, de Lionnel Luca, qui dénonce depuis plusieurs semaines la "vision hémiplégique de l'histoire" véhiculée par le cinéaste, et probablement de nombreux pieds-noirs répondant à l'appel de leurs associations, très remontées contre ce qu'elles estiment être une provocation.

"Notre problématique est le respect de l'ordre public", déclare David Lisnard, premier adjoint au maire et président du palais des Festivals. "À l'occasion d'un débat qui naît naturellement d'une oeuvre artistique, mais qui renvoie à une période douloureuse pour certains, il nous a semblé normal que les victimes européennes de Sétif ne soient pas oubliées et qu'on apaise ainsi les consciences." Depuis l'annonce de la sélection sous le pavillon algérien du film Hors la loi, dont quelques minutes sont consacrées aux émeutes du 8 mai 1945 à Sétif, de nombreux e-mails émanant de pieds-noirs sont parvenus à la mairie de Cannes. Rappelons que selon Lionnel Luca, cette séquence du film ne présenterait que les massacres d'Arabes par l'armée française et non les massacres d'Européens par les Arabes. Un tel dépôt de gerbes est une première dans l'histoire du Festival de Cannes.

Commentaires (125)

  • quidame

    Pourquoi avons-nous pris pied en Algérie au milieu du XIXe siècle, quand nous percions le canal de Suez? Pouvions-nous alors continuer à laisser les pirates barbaresques envoyer par le fond ou s'emparer de tant de nos navires? La conquête et le contrôle d'Alger, leur repaire, s'avérait nécessaire si nous voulions commercer en paix.

  • Zlabia

    J'ai appris en Algerie dès 1947, en 6e avec l'Anglais l'arabe Algerien different de l'Arabe classique,
    J'ai passé mon BEPC Arabe dialectal à l'oral.

  • Le Mohican

    A partir de la fiction qui ne pourra donc être taxée de révisionnisme certains internautes "fictionnent " sur l'enseignement de l'arabe. Comment là aussi peut-on raconter de telles inepties ; sans doute à des fins de propagande ; car l'arabe était enseigné dans tous les collèges et lycées d'Algérie dès la sixième à moins que ce ne soit pris qu'en seconde langue et dans ce cas comme pour l'allemand ou l'anglais cet enseignement débutait en classe de troisième.
    C'est ainsi que l'on refait l'histoire désinformante à la sauce propagandiste. Propagande accueillie à bras ouverts par les réceptacles habituels...