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Hortefeux entend démanteler les camps illégaux de gens du voyage

Le gouvernement veut démanteler dans les trois mois la moitié des 300 camps illégaux installés en France, et expulser en Roumanie et en Bulgarie les Roms ayant commis des atteintes à l'ordre public.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 28 juillet 2010 à 19h03, modifié le 29 juillet 2010 à 08h12

Temps de Lecture 3 min.

Le gouvernement entend démanteler dans les trois mois la moitié des 300 camps illégaux installés en France par des gens du voyage et des Roms, a annoncé mercredi 28 juillet le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux. Les autorités françaises procéderont parallèlement à la reconduite "quasi immédiate" en Roumanie et en Bulgarie des Roms ayant commis des atteintes à l'ordre public, a ajouté le ministre.

Ces annonces interviennent dans le cadre de la réunion interministérielle à l'Elysée, consacrée mercredi aux "problèmes que pose le comportement de certains ressortissants des communautés au regard de l'ordre public et de la sécurité". Lancé par Nicolas Sarkozy à l'issue d'un week-end de violences les 17 et 18 juillet commises par des membres de la communauté gitane après la mort de l'un d'entre eux, lors d'une course-poursuite à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), ce rendez-vous a été dénoncé par l'opposition et les associations, comme une stigmatisation des gens du voyage.

"SANCTIONNER LES COMPORTEMENTS ILLÉGAUX"

A la fin de cette rencontre à l'Elysée en présence de François Fillon et de cinq membres du gouvernement, Brice Hortefeux a assuré dans une déclaration lue devant le perron que l'exécutif ne voulait pas "stigmatiser une communauté" mais "sanctionner des comportements illégaux".

Le ministre de l'intérieur a chiffré à environ 300 le nombre de "camps ou squatts" qui devront être démantelés d'ici à trois mois. Dans un communiqué, l'Elysée parle de 200 camps pour les seuls Roms, originaires de l'est de l'Europe. Plusieurs de ces camps sont, selon le gouvernement, "des sources de trafics illicites, d'exploitation des enfants à des fins de mendicité, de prostitution ou de délinquance".

La France va également solliciter l'envoi d'une vingtaine de policiers roumains et bulgares en région parisienne, où sont souvent situés ces camps. De façon symétrique, il sera proposé que des policiers français soient affectés en Roumanie et en Bulgarie afin de renforcer la lutte contre les trafics.

Le ministre de l'intérieur a enfin promis que le gouvernement allait "poursuivre la politique de développement des aires d'accueil" des populations nomades, inégalement réparties sur le territoire national. Pour les associations, le problème central des gens du voyage reste en effet celui de l'habitat. Si une loi a créé l'obligation pour toute commune de plus de 5 000 habitants de réaliser des aires d'accueil pour les "voyageurs", fin 2008, seules 42 % avaient effectivement été mises en place.

"FESTIVAL DE CLICHÉS"

Depuis une semaine, le PS, les Verts, le PCF, les associations représentatives des gens du voyage et des militants des droits de l'homme n'ont cessé de dénoncer ce qu'ils considèrent comme une mise à l'index d'une communauté à des fins électoralistes. SOS Racisme a dénoncé mercredi soir, après les annonces du gouvernement, un "festival de clichés les plus éculés" laissant notamment entendre que ces populations "fraudent avec le fisc".

"Il n'y a rien de nouveau : cela fait huit ans que ces démantèlements (de camps illégaux) existent", a fait valoir de son côté France terre d'asile. Plusieurs camps de Roms, notamment dans le département déshérité de la Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris, ont ainsi été démantelés ces derniers mois.

Réunis dans la matinée en Seine-Saint-Denis, des représentants de l'Union française des associations tziganes avaient demandé à être reçus à l'Elysée, pour instaurer un dialogue, tout en dénonçant une "déclaration de guerre" du gouvernement.

Plus de 400 000 gens du voyage sont recensés en France selon un rapport de 1990 : 95 % d'entre eux sont des Français et un tiers nomades. Les Roms, qui sont des Tziganes de nationalité roumaine, bulgare et d'Europe centrale, forment une minorité. En 2009, plus de 10 000 Roms ont été expulsés de France, dont 8 000 en Roumanie. Près des deux tiers d'entre eux sont revenus ensuite, selon les estimations.

Le Monde avec AFP et Reuters

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