Prof suspendue à Nancy: une passionnée qui compte des détracteurs

Catherine Pederzoli, la professeur d'histoire suspendue à Nancy notamment pour avoir consacré trop de temps à l'enseignement de la Shoah, passe pour une passionnée au tempérament provocateur, dont le
Catherine Pederzoli, la professeur d'histoire suspendue à Nancy notamment pour avoir consacré trop de temps à l'enseignement de la Shoah, passe pour une passionnée au tempérament provocateur, dont le "fort caractère" ne fait pas l'unanimité.

Temps de lecture : 3 min

Catherine Pederzoli, la professeur d'histoire suspendue à Nancy notamment pour avoir consacré trop de temps à l'enseignement de la Shoah, passe pour une passionnée au tempérament provocateur, dont le "fort caractère" ne fait pas l'unanimité.

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Placée depuis mardi au centre d'une tourmente médiatique, l'enseignante de 58 ans, qui organise depuis la fin des années 1980 des voyages scolaires dans d'anciens camps de concentration, conteste en bloc le rapport selon elle "à charge" de l'Inspection générale de l'Education nationale (IGEN), à l'origine de sa suspension.

Ce document lui reproche notamment de privilégier le terme "Shoah" à celui de "génocide", considéré "à la fois plus neutre et juridiquement fondé" par les auteurs, ou d'avoir manqué à ses obligations de "neutralité et de laïcité", du fait notamment qu'elle avait inclus un rabbin dans l'équipe encadrant les lycéens lors de leur voyage sur les lieux de la Shoah.

L'enseignante, qui reconnaît avoir un "fort caractère", parfois "provocateur", et se définit comme une "passionnée, mais pas exaltée, ni pasionaria", met en avant ses "35 ans de métier et sans qu'on ait rien eu à (lui) reprocher dans le passé".

Le rapport cite pourtant des "incidents graves" lors de son traditionnel voyage "Mémoire de la Shoah", en 2009, durant lequel des élèves se seraient saoulés, sans qu'elle parvienne à gérer la situation. Ces incidents auraient conduit le Conseil d'administration du lycée Henri-Loritz à réduire de moitié le nombre de participants au voyage suivant, pour des raisons de sécurité.

En réponse, selon l'IGEN, l'enseignante aurait qualifié certains membres du conseil de "fascistes" et "révisionnistes", et incité ses élèves à manifester lors d'une visite à Nancy du ministre de l'Education nationale Luc Chatel, quelques jours plus tard.

"Tout est faux, absolument tout. Je connais trop bien le sens du mot +fasciste+ pour ne pas le banaliser", se défend Mme Pederzoli, une fille d'immigrés espagnols et italiens, qui se dit "juive par (sa) mère mais non pratiquante", et dont la famille n'a pas été touchée par la Shoah.

Quant à la manifestation des élèves, "j'ai été au courant alors qu'elle était déjà commencée", ajoute l'enseignante, qui fait remonter sa disgrâce à l'arrivée d'une nouvelle proviseur, Sandrine Thieulin, en 2007.

Certains de ses collègues, moins tendres, évoquent des "attitudes excessives", alors que Mme Thieulin estimait dans un rapport en 2008 que Mme Pederzoli "fait ce qu'elle veut, comme elle veut et se pose en victime quand on lui demande de s'intégrer à la logique du système".

En janvier dernier, la proviseur lançait une pétition contre la professeur d'histoire, signée à ce jour par 180 personnels du lycée. "Ils s'indignaient que Catherine Pederzoli déshonore l'établissement par ses interventions médiatiques et la manif contre Chatel", raconte une collègue.

Vendredi, une intersyndicale Unsa, Sgen-CFDT, Snes-FSU a réaffirmé dans un communiqué son soutien à la proviseur dans cette affaire, et s'est indignée de l'"ampleur" prise par cette polémique.

"Je ne sais pas à qui toute cette histoire profite", se lamente l'intéressée, qui rêve de réintégrer dès que possible son établissement, "où (ses) élèves l'attendent".

Alors que le tribunal administratif de Nancy s'est refusé à examiner une requête en référé de l'enseignante, Luc Chatel, qui a reconnu que certains passages du pré-rapport étaient "particulièrement inappropriés", a réclamé un rapport final de l'IGEN "dans les dix jours".

Commentaire (1)

  • Mouah

    Signer une pétition contre une collègue, à l'initiative de la proviseure ? Alors là vous êtes tombés bien bas. Vous me faites gerber ! Je croyais en connaître, des vendus à l'EN mais je crois qu'à côté de vous ce sont des enfants de chœur...