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Les Etats-Unis font marcher la planche à billets

Ledit QE2, assouplissement monétaire quantitatif, va consister pour la banque centrale des Etats-Unis à injecter des centaines de milliards de dollars dans le circuit financier américain, afin de tenter de relancer la machine économique, totalement grippée.

Le Monde

Publié le 14 octobre 2010 à 13h53, modifié le 14 octobre 2010 à 13h53

Temps de Lecture 2 min.

C'est un nouveau sigle un peu barbare auquel il va falloir s'habituer, comme on a déjà eu l'occasion de le faire, depuis le début de la crise avec les CDO ou les CDS : QE2. Plus seulement pour désigner le paquebot Queen-Elizabeth II, mais pour qualifier la deuxième vague de quantitative easing à laquelle la Réserve fédérale américaine (Fed) s'apprête à procéder, si l'on en croit le compte rendu de sa dernière réunion, publié mardi 12 octobre.

Ledit QE2, assouplissement monétaire quantitatif, va consister pour la banque centrale des Etats-Unis à injecter des centaines de milliards de dollars dans le circuit financier américain, afin de tenter de relancer la machine économique, totalement grippée. Autrement dit, de façon encore plus simple, à faire fonctionner la planche à billets. Déjà, au plus fort de la crise, la Fed avait eu recours à ce procédé.

Pour cela, la Réserve fédérale va acheter des obligations d'Etat, avec pour objectif de maintenir les taux d'intérêt à long terme à de très bas niveaux. Le déversement massif d'argent frais dans le système vise aussi à créer un peu d'inflation - ce qui n'est pas banal pour une banque centrale. Et à lutter contre les forces déflationnistes qui ont tendance à tirer vers le bas, tout ensemble, les prix, les revenus, la production, l'investissement et la consommation.

Le président de la Fed, Ben Bernanke, n'est pas seulement un spécialiste de la Grande Dépression des années 1930. Il est aussi un expert du long épisode de déflation que le Japon a connu à la suite de l'éclatement de la bulle immobilière et boursière au début des années 1990. Il en avait tiré un surnom, "Helicopter Ben", après avoir recommandé de larguer par hélicoptère des billets de banque pour sortir d'une telle spirale. C'est aujourd'hui sur le sol américain qu'il va déverser ses sacs de liasses.

L'annonce de ces mesures monétaires extrêmes prouve la gravité de la crise aux Etats-Unis. Le chômage reste très élevé, à près de 10 %, l'immobilier ne se reprend pas, les Américains rechignent à consommer. Or le plan de relance économique de 814 milliards de dollars adopté il y a deux ans prend fin le 31 décembre. Si le Prix Nobel d'économie Paul Krugman est favorable à l'adoption d'un nouveau plan de 800 milliards de dollars, beaucoup d'économistes mettent en cause sa santé mentale, compte tenu de la situation délabrée des finances publiques américaines. Pour eux, le risque est que les Etats-Unis perdent leur note financière triple A, et que les emprunts du Trésor américain finissent par ressembler à des "obligations pourries".

Ne resterait donc que l'arme monétaire ? Elle est à double tranchant, comme l'arme budgétaire. D'abord parce que le virage pris par la Fed fait entrer la politique monétaire américaine dans des territoires inconnus, potentiellement périlleux. Ensuite parce que M. Bernanke va nourrir la bulle mondiale de liquidités qui elle-même accroît les distorsions de changes. Créer en masse du dollar, c'est prendre le risque de l'affaiblir considérablement et de faire du billet vert une sorte de peso argentin. Attention, grand danger.

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