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Retraites : pour les militants CGT, "rien n'est perdu"

Dans les cortèges CGT qui ont défilé lors du 1er-Mai, tous savent que le combat à venir sur les retraites sera difficile. Mais les militants veulent y croire.

Par Nabil Wakim

Publié le 01 mai 2010 à 18h59, modifié le 04 mai 2010 à 15h10

Temps de Lecture 3 min.

Bernard Thibault voulait faire du 1er mai 2010 le début du bras de fer avec le gouvernement sur la réforme des retraites. Mais la tonalité combative du secrétaire général de la CGT n'a pas suffit : 45 000 personnes ont défilé à Paris, selon les syndicats, contre 160 000 l'an passé.

Dans les cortèges de la CGT, tous savent que le combat à venir sur les retraites sera difficile. Mais les militants veulent y croire. "Rien n'est perdu", assure Patrick, cheminot CGT dans l'Essonne, "il n'y a pas beaucoup d'élan aujourd'hui, c'est vrai, mais les retraites inquiètent vraiment les salariés". A la SNCF, malgré les quatorze jours de conflit en avril, "c'est vrai qu'on est un peu usés, mais on garde le moral : beaucoup sont prêts à y aller si un mouvement part sur les retraites", promet-il.

De fait, dans les défilés, les slogans sur les retraites sont combatifs. Personne n'est prêt à "lâcher" sur l'âge légal de départ en retraite : "60 ans, pas une année de plus", disent les banderoles. "Ils vont tout faire pour nous faire revenir sur les 60 ans, mais on ne lâchera pas", explique Michel, 54 ans, fonctionnaire à Evry.

"DE L'ARGENT POUR FINANCER LES RETRAITES, IL Y EN A !"

Même tonalité chez les syndiqués du privé, même si certains sont moins confiants. Dominique, syndiquée CGT dans le secteur bancaire, estime que les retraites, "c'est la préoccupation numéro un des gens". "Mais bougeront-ils ?", s'interroge-t-elle sans y croire vraiment. "Je crois que tout ça partira sur un truc auquel personne ne s'attend", espère Dominique.

Son collègue Jean-Yves se veut plus confiant. "Le 1er mai est une mobilisation hyper traditionnelle, c'est normal qu'il n'y ait pas beaucoup de monde aujourd'hui, ça ne veut rien dire pour la suite", assure-t-il, expliquant : "Nous, dans la banque, on est bien placés pour savoir que de l'argent pour financer les retraites, il y en a !" "Et les banques combien elles ont touché pendant la crise ?", rappelle Dominique.

"C'est vrai qu'il faut réfléchir à une alternative, à un autre système de retraite", expliquent Dominique et Jean-Yves, "mais pas en commençant par allonger l'âge de départ !". "Je reste pessimiste sur un grand mouvement public/privé, mais on va tout faire pour qu'il ait lieu", assure pour sa part Françoise, infirmière à Paris.

"L'UNITÉ EN BAISSANT LES REVENDICATIONS, JE SUIS CONTRE !"

Dans le cortège de PSA Aulnay, des pancartes réclament la "retraite à 55 ans pour tous". "Les ouvriers dans l'automobile sont de plus en plus exploités", explique Philippe, casquette de soutien aux "Continental" vissée sur la tête. "Et maintenant on va vouloir nous faire rester à la chaîne jusqu'à 65 ans ?". "C'est transformer le boulot en cercueil", renchérit Eric, lui-aussi chez PSA. Même si le gouvernement assure vouloir prendre en compte la pénibilité dans la réforme du système de retraites ? Pour Philippe, "c'est des conneries pour nous calmer, ça ! Comment on fait pour la déterminer ? A la chaîne, tout le monde souffre pareil !".

"C'est vrai que les gens ne sont pas encore très mobilisés, mais c'est pas un manque de combativité", explique Eric, "c'est qu'on se bat séparément au lieu de le faire tous ensemble". Un avis partagé par de nombreux militants CGT... mais qui préviennent : "L'unité en baissant les revendications, je suis contre !", clame Philippe.

"A la base de la CGT, c'est sûr qu'on espère que les directions syndicales ne vont pas signer n'importe quoi", assure également Serge, 51 ans, syndiqué CGT dans le secteur de l'assurance. "Après, est ce qu'on arrivera à faire redescendre tout le monde dans la rue ? S'ils font voter la loi en plein été, ce sera difficile", concède-t-il.

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