Québec Urbain

L’Urbanisme de la ville de Québec en version carnet…


Cartes à puce et GPS dans les bus de Québec; Le RTC prépare de grands changements

Par Envoyer un courriel à l’auteur le 22 septembre 2004 19 commentaires

Fin 2005, ce sera fini les laissez-passer et les billets dans les autobus de Québec. Des cartes à puce électronique rechargeables les remplaceront. En 2006, autre changement majeur : chacun des 425 bus en service sera muni d’un système GPS pour qu’on puisse les suivre à la trace dans les rues de Québec.

Les projets se bousculent au Réseau de transport de la Capitale, sous la gouverne de Paul Shoiry. Entre 2008 et 2011, le RTC veut inaugurer deux nouvelles lignes de métrobus et disposer d’une soixantaine d’autobus articulés à 60 passagers. Le pdg doit déposer ces derniers projets, demain, à son conseil d’administration.

Président de l’organisme depuis deux ans et demi, le conseiller municipal Shoiry est plutôt satisfait. « On sent que ça progresse, même s’il reste encore beaucoup à faire », disait-il en entrevue cette semaine. Tous ces projets visent à freiner l’explosion du parc automobile qui a progressé de façon importante dans les 10 dernières années. « Il faut améliorer et augmenter notre offre de service, avec plus d’autobus, plus de départs et des fréquences accrues, dit-il. Chaque autobus sur la route équivaut à 40 autos en moins. »

La carte plastifiée avec puce électronique, qui sera introduite d’ici un an, chassera les laissez-passer mensuels et les billets tels qu’on les connaît. La carte sera rechargeable, contre argent comptant ou avec une carte de débit, dans les tabagies ou dans des machines installées aux principales stations, comme cela se fait déjà en Europe. Les usagers pourront se procurer ainsi, au choix, un passage, 10 passages, un abonnement journalier ou mensuel. Cette technologie donnera plus de latitude dans la tarification qui deviendra variable selon le moment de la journée (heure de pointe ou non) et de la semaine (tarif de semaine et de week-end).

Le président du RTC estime que cette carte à puce pourra être partagée avec d’autres entreprises qui pourront y ajouter leur propre puce. Il imagine, par exemple, qu’on puisse acheter des billets de cinéma de cette façon. Le projet s’autofinancera dans une proportion qui pourrait atteindre 90 %. Les réseaux de transport en commun de Montréal, de Laval et de Longueuil sont partenaires de Québec dans ce projet. M. Shoiry ne cache pas qu’on éliminera ainsi les fraudes, sur lesquelles il reste discret, en faisant disparaître les faux billets et les faux laissez-passer.

En 2006, les bus seront tous reliés à une centrale par un système complexe d’aide à l’exploitation, qui comprend la technologie GPS. Actuellement, « on sait quand l’autobus part et quand il revient, mais on ne sait pas ce qui se passe dans la journée », résume le conseiller municipal.

Le GPS permettra de savoir, en temps réel, où l’autobus est rendu sur son trajet, s’il est en avance ou en retard et combien de passagers sont à bord. On pourra suggérer au chauffeur de faire un détour ou lui envoyer un autre véhicule si le sien est trop plein. L’objectif est de s’ajuster rapidement aux problèmes qui surviennent, soutient M. Shoiry, qu’il s’agisse de congestion, de travaux routiers ou d’un surcroît inexpliqué de l’achalandage entraînant un retard à l’horaire. Le matériel nécessaire, qui inclut des postes informatiques, des ordinateurs de bord, des GPS et des logiciels, est évalué à 11 millions $. Le RTC est en appel d’offres pour ce projet.

Deux métrobus

Voyons maintenant du côté des projets à moyen terme. L’une des deux lignes de métrobus projetées reliera Loretteville au centre-ville de Sainte-Foy, en desservant Les Saules au passage, tandis que l’autre transportera les passagers dans un axe est-ouest, entre Beauport et le secteur Lebourgneuf de Québec.

Ces projets ne sont encore qu’au stade des études sur la fréquence des liens, la clientèle à desservir et les meilleures routes à emprunter. Il est cependant certain, assure M. Shoiry, que la ligne rapide nord-sud « ne tuera pas le projet de prolongation de du Vallon », désiré par une majorité de citoyens, reconnaît-il. Le RTC a plutôt demandé à être partie à la conception du projet avec le ministère des Transports pour qu’on y intègre tout de suite les infrastructures requises et une voie réservée pour les autobus.

20 % de la flotte en 2011

Le financement n’est pas encore assuré pour ce projet. Pas plus qu’il n’est encore trouvé pour l’achat de 62 autobus articulés. Tous les gouvernements (fédéral, provincial) seront sollicités, assure-t-il. Avec 600 000 passagers de plus par an aux heures de pointe, au cours des dernières années, l’entreprise doit impérativement « adapter son offre de service » en mettant de plus gros autobus sur les routes afin qu’ils soient moins bondés et plus confortables, explique Paul Shoiry. En 2011, espère-t-il, les articulés devraient constituer près de 20 % de la flotte.

Les produits de trois fabricants sont actuellement à l’étude. Les premières commandes seront passées en 2008 et s’échelonneront sur trois ans. Ce projet est mené conjointement avec le service de transport montréalais qui aurait besoin, lui, de 200 véhicules du genre.

Pas de gratuité

D’ici la mise en service de ces nouveaux bus, le RTC met la pédale douce à son programme d’ententes avec les employeurs qui connaît beaucoup de succès. Trop même, dira M. Shoiry, pour qui le programme est « victime de son succès » puisque le Réseau a du mal à répondre à la demande. L’Association canadienne du transport urbain a décerné au RTC un prix pour souligner le caractère innovateur de ce programme.

Pas question, enfin, que le RTC imite le service de transport en commun de Sherbrooke qui offre le transport gratuit aux étudiants universitaires. C’est l’Université de Sherbrooke qui a initié et qui finance ce projet (qui lui coûtera plus de 850 000 $), rappelle d’ailleurs Paul Shoiry. Laval et le RTC ont un comité conjoint qui a déjà aménagé deux stations chauffées sur le campus ; on n’y discute pas actuellement de gratuité, mais plutôt de la révision des parcours pour inclure le secteur nord-ouest où ont été construits les derniers pavillons.


22 septembre 2004. Reproduit avec autorisation

Voir aussi : Transport en commun.


19 commentaires

  1. Jean

    22 septembre 2004 à 10 h 03

    Autobus articulé de 60 places ?

    Un autobus articulé urbain contient 130 passagers, lorsqu’il est aménagé convenablement…

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  2. Jean-Sébastien

    22 septembre 2004 à 11 h 21

    ** Copie d’un texte soumis ce matin au Soleil pour la rubrique «opinions»

    Tiens! Une journée sans voiture. C’est l’occasion rêvée pour le RTC d’encourager les gens à prendre le bus et de leur offrir une expérience agréable. Quelle fut donc notre déception ces derniers jours d’observer que le RTC n’a rien fait de spécial dans le cadre de cette journée.

    Le RTC aurait pu rendre le service gratuit et ajouter des métrobus pour rendre le service plus rapide. Cette initiative aurait assurément encouragé plusieurs automobilistes à monter à bord pour se rendre rapidement au travail. Au lieu de cela, le RTC nous parle en cette journée sans voiture de cartes à puce et de GPS pour 2005. Le futur, c’est important, mais pourrait-on au moins avoir une petite pensée pour le présent?

    Jean-Sébastien Bouchard
    Clément Laberge
    Sainte-Foy

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  3. Jean

    22 septembre 2004 à 17 h 36

    Ça fait partie des techniques de diversion.

    Le RTC n’a rien fait depuis dix ans. Le RTC n’a pas l’intention de faire quelque chose dans l’année qui vient (car on ne voit aucune urgence à améliorer le service pour renverser la tendance lourde – la part modale du RTC est toujours sur la pente décroissante). Mais dans deux ans, on aura le GPS, la carte à puce, et dans sept ans des autobus articulés – peut-être. Et si on a des articulés dans sept ans et que l’autoroute du Vallon est complétée, on ajoutera deux lignes métrobus.

    Vous avez raison : on pense à l’avenir au RTC…

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  4. null

    22 septembre 2004 à 19 h 31

    hello,

    est-ce que le système d’horraire via le système téléphonique fonctionne? Il y a 2-3 ans quand ils avaient changé la signalisation (pancarte avec le circuit) le système d’information téléphonique avait changé et cessé de fonctionner… ca duré environ 1 an.

    S’ils ont des problèmes a gèrer de simple données fixes… comment vont-t-il faire avec des données temps réel!

    bonne soirée,

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  5. Clément Laberge

    22 septembre 2004 à 23 h 05

    Il ne faut pas non plus perdre de vue dans cette histoire que M. Shoiry sera vraisemblablement aspirant à la chefferie de l’Action civique… et éventuellement à la mairie de Québec.

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  6. Nicolas

    23 septembre 2004 à 09 h 03

    Salut!

    Jean, dans votre message du 22 septembre, vous mentionnez et je cite : »Le RTC n’a rien fait depuis dix ans. Le RTC n’a pas l’intention de faire quelque chose dans l’année qui vient (car on ne voit aucune urgence à améliorer le service pour renverser la tendance lourde […] » Je vous fais remarqué que le RTC à grandement amélioré son service depuis août 2004 en modifiant les heures de départ de certains autobus et en ajoutant des départs (ex. le parcours 18 n’avait pas de départ les fins de semaine, maintenant il y en a). Plusieurs parcours ont été touchés comme ça. Bon, je l’avoue, il reste encore du travail à faire. Mais je crois qu’il faut arrêter d’être de mauvaise fois et d’être pessimiste dans la vie. Notre compagnie de transport en commun n’avait fait aucune amélioration de son service depuis de nombreuses années et elle l’a fait cette année. Je crois que ça mérite d’être précisé. Cette amélioration du service a été rendu possible en raison d’un surplus d’argent provenant du fédéral. Le RTC aurait pu très bien mettre cet argent à un autre endroit. Ceci dit, je ne suis en aucun cas un employé du RTC ni un membre du conseil d’administration mais un usagé qui utilise à 100% le transport en commun dans ses déplacements.

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  7. Jean-Louis

    23 septembre 2004 à 10 h 37

    Me semble que la RTC pourrait améliorer le service simplement en redressant les trajets. Y a-t-il une eplication logique pour le détour de la 11 dans Sillery ou pour ceux de la 53?

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  8. M.A.

    23 septembre 2004 à 13 h 13

    Des millions pour éliminer « les fraudes […] en faisant disparaître les faux billets et les faux laissez-passer » et répondre à un des grand mystère de la vie : « on sait quand l’autobus part et quand il revient, mais on ne sait pas ce qui se passe dans la journée »!!!
    Enfin on met le doigts sur les vrais problèmes du réseau de transport de Québec!!
    Ces dépenses me semble tout à fait justifiées!

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  9. Marc-André

    23 septembre 2004 à 13 h 45

    Un tel système a quand même certains avantages pour les usagers.

    Il deviendrait possible pour le RTC de faire des prélèvement automatiques à chaque mois pour le renouvellement des passes. Il en serait terminé des visites au dépanneur le 30 de chaque mois. Cela faciliterais également les choses pour les employeurs qui voudraient fournir des passes à leurs employés.

    Il serait aussi facile d’avoir une tarification plus flexible. Les commissions scolaires pourraient acheter des passes à prix réduit qui seraient valides sur certains circuits et à certaines heures pour leurs étudiants.

    Des choses qui se font à la Société de Transport de l’Outaouais depuis quelques années.

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  10. Jean

    23 septembre 2004 à 16 h 01

    Bien utilisé, le système de repérage des autobus peut permettre d’améliorer grandement la circulation des autobus.

    Quant à la carte à puce, elle ouvre toute grande de nombreuses portes et tout ce qu’on peut souhaiter, c’est qu’elle marque le début d’une réforme importante de la tarification.

    L’autre face importante de la carte à puce, c’est qu’elle pourrait servir à aller chercher l’argent là où il se trouve et permettre enfin aux commerçants de faire leur part. Car cette carte à puce peut servir à bien plus que payer des passages d’autobus.

    Par exemple, imaginez qu’au lieu de vous offrir ces stupides Air Miles, on réussissait à convaincre les commerçants de vous offrir des kilomètres-autobus ? Vous payez ce que vous venez d’acheter avec la carte à puce et, en retour, le marchand réinjecte quelques sous dans la puce pour le transport… Car les marchands vont bien finir par découvrir un jour que leurs clients ne viennent pas tous en bagnole.

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  11. Yvan Dutil

    23 septembre 2004 à 16 h 51

    La carte à puce, cà permet aussi de dévelloper un nouveau produit touristique. C’est commun en Europe. Tu achêtes un passe de 3 jours et cà te donne droit au transport en commun, plus un paquet de rabais pour accéder aux sites touristiques. Pratique pour les étudiants et les touristes fauchés.

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  12. Simon Tremblay

    24 septembre 2004 à 10 h 25

    Non, effectivement, le système de pancartes « SAHRA » (je ne me souviens plus le nom exact) n’est toujours pas en service depuis le changement de nom de la STCUQ…

    Et ça fait quand même un petit bout de temps…

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  13. null

    24 septembre 2004 à 14 h 36

    M.A.: Je ne crois pas que les fraudes ai un grand impact sur les revenus de la STCUQ, c’est plutot un manque d’utilisateurs causé par un mauvais service. Puis la carte a puce n’enrayera pas les fraudes, aucun système est infaillable, surtout quand il fait appel a la technologie…

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  14. M.A.

    27 septembre 2004 à 12 h 40

    Null : en effet, j’étais ironique dans mon message :)

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  15. Michel

    29 septembre 2004 à 08 h 08

    Pour ce qui est du système de GPS, j’ai eu l’occasion d’expérimenter un système semblable à Paris il y a trois ans, c’était un projet pilote à l’époque sur certain parcours et arrêts, je ne sais pas s’il a été adopté depuis. Mais j’avais trouvais ça génial :

    Dans l’abribus, un écran affichait en continu le nombre de minutes avant l’arrivé de chaque autobus et un système semblable était installé à quelques endroits dans l’autobus et affichait le nom du prochain arrêt et le nombre de minute avant les arrêt majeurs et le terminus. Très pratique !

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  16. null

    29 septembre 2004 à 10 h 42

    michel: Oui très pratique, vive la technologie… mais est-ce que l’on a vraiment besoin de ca?

    je comprend une entreprise de transport sur longue distance ou sur les trains, mais pour des bus de ville… c’Mest tellement inutile comme investissement.

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  17. mav

    20 mars 2005 à 03 h 25

    Coudonc y as-tu du monde positif ici???? Étant chauffeur d’autobus dans un autre région, l’arrivée des cartes à puce sera un atout majeur. La perception fait dur dans le transport et des milliers de dollars sont perdues chaque année. Sans compter que nous les chauffeur on se fait crier après, on se fait cracher dessus, etc…etc…etc… parce qu’on essaie de faire notre job en vérifiant les titres de transports. Avec le système de carte a puce, la personne qui se fera prendre avec un mauvais titre de transports par un agent de transport durant un voyage, aura un amende a payer. Parce qu’avec ce système, la vérification va être tres facile… Donc les sociétés de transports pourront renflouer les coffres et améliorer le service de façon considérable…

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  18. Noly

    2 mai 2005 à 14 h 43

    C’est vrai que avant de penser a lavenir que on pense un peu a commencé par finir ce qui a déja été commencer , le systeme d’horaire téléphonique fait une superbe publicité sur les arret d’autobus mais ca ne marche pas encore, jai tres hate de voir si c’est encore juste parlé pour parlé ou ca va bouger un peu plus cette fois …

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  19. Rinoa

    30 juillet 2007 à 08 h 48

    Nous voilà en 2007 et la carte à puce est prévue pour le 400e anniversaire de la ville de Québec, soit en 2008. Un retard de 3 ans, est-ce raisonnable?

    Quant au GPS, aucune nouvelle information de la part du RTC. Au moins, la carte sur leur nouveau site internet fonctionnent de temps en temps…

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